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Aliou Badji : « Au Sénégal, on me surnomme Didier Drogba »

Révélation offensive de la saison dans les rangs de l’Amiens SC, le Sénégalais Aliou Badji est un attaquant qui impose sa puissance en Ligue 2 BKT. Il a accordé une interview sur le site de la Ligue2.

 

A seulement 24 ans, vous avez déjà évolué dans plusieurs pays (Suède, Autriche, Égypte et Turquie). Combien de langues parlez-vous ?
Je parle français, anglais, un peu suédois et arabe et aussi un peu allemand. J’ai appris ces langues lors de mes passages dans ces pays, avec mes coéquipiers et dans la vie de tous les jours. J’adore ça, apprendre et découvrir de nouvelles choses. Malgré ça, je dois dire que cela m’aide beaucoup d’évoluer désormais dans un pays qui parle français. Ce n’était pas spécialement un choix de voyager autant. J’ai été sollicité, c’était mon destin. Ces expériences me servent aujourd’hui.

Bien parler la langue vous a-t-il permis de vous intégrer plus facilement à Amiens que dans vos clubs précédents ?
Oui, même si ici aussi j’ai eu besoin d’un temps d’adaptation. Avant de connaître cette réussite, ce n’était pas facile du tout avec une longue période sans marquer à mon arrivée. Il m’a fallu faire preuve de patience et me remettre au travail. Car les trois premiers mois n’étaient pas faciles. Je n’ai pas fait la préparation estivale avec Amiens. Et j’ai ensuite raté plusieurs matchs à cause d’un problème de visa pour entrer en France. Du coup, j’ai dû rattraper mon retard. Mais tout cela m’aide à grandir. Aujourd’hui, cela fonctionne, je mets des buts et je suis dans une bonne dynamique.

Vous avez d’ores et déjà signé votre meilleur total de buts sur une saison (11). Est-ce plus facile de marquer en Ligue 2 BKT que dans les autres championnats où vous avez évolué ?
C’est vrai que l’on peut dire que c’est ma meilleure saison. C’est important, car je suis ici pour me relancer. Mais ce n’est pas plus facile qu’ailleurs. En évoluant dans tous ces pays différents, j’ai à chaque fois connu une période d’adaptation plus ou moins longue. Et cela prend du temps avant de pouvoir être performant. Mais ces années m’ont été profitables, car j’ai beaucoup appris, comme ce qu’est le professionnalisme : se fixer des objectifs, connaître son rôle dans l’équipe, être toujours concentré. Ces expériences différentes m’ont beaucoup aidé pour accomplir ce que je fais cette saison.

Lors de vos premiers pas en Europe en 2017 avec Djurgårdens, club situé à Stockholm (Suède), comment s’était passée votre intégration ?
Là-bas, j’ai joué avec Kim Källström (Stade Rennais de 2003 à 2006 et OL de 2006 à 2012) qui était alors en fin de carrière après avoir gagné plusieurs titres. Il me conseillait beaucoup. Et comme il parlait bien français, c’était plus pratique pour moi. Devant, il y avait aussi Tino (Kadewere). Nous avons le même agent. Il était arrivé en Suède deux ans avant moi, alors lui aussi m’a fait profiter de son expérience du pays. Et on s’est très bien entendus. Sur le terrain, nous avons pu jouer ensemble dans un système en 4-4-2. On combinait plutôt bien.

« La Ligue 2 BKT est un championnat qui me convient bien »

En quoi êtes-vous un meilleur footballeur à présent ?
J’ai plus d’expérience et de confiance en mon football. C’est important pour ma première saison en France. Depuis mon arrivée, je pense avoir progressé dans la conservation du ballon, dans mes courses pour avoir de meilleurs déplacements, mais aussi dans le respect du plan de jeu. Je comprends mieux les consignes du coach, et ce qu’il attend de moi. Je me concentre sur mes missions.

Quelles sont ces missions que vous donne Philippe Hinschberger (coach de l’ASC) ?
Le coach me demande de servir de fixation devant, en conservant les ballons pour aider l’équipe, d’être une menace offensive en prenant ma chance le plus souvent possible : pour ça, j’essaye d’être plus présent dans la surface. Je veux tout faire pour marquer. Et plus largement, il me demande de faire des efforts pour l’équipe, comme du pressing. Ses conseils m’ont beaucoup aidé à prendre mes repères.

Vous découvrez avec réussite la Ligue 2 BKT. Ce championnat correspond-il à l’image que vous vous en faisiez avant votre signature à l’Amiens SC ?
La Ligue 2 est un championnat que je connaissais déjà pour en avoir regardé beaucoup de matchs. Je savais à quoi m’attendre. Donc, je ne suis pas surpris par l’intensité des matchs. Le rythme y est élevé. Et comme je suis un attaquant athlétique (1,89m), la Ligue 2 est un championnat qui me convient bien. Je peux y exprimer mes qualités. J’aime cette intensité. Je sais que j’ai cette capacité physique, donc j’essaye de mettre de l’impact. Emmagasiner cette expérience est bénéfique pour ma progression.

 

En effet, vous semblez vous y retrouver au sein d’une Ligue 2 BKT réputée notamment pour sa densité physique. Quelles sont vos principales caractéristiques de joueur ?
Comme je disais, je suis athlétique, du coup cela ne me pose pas de problème de courir, de prendre de la vitesse. J’apprécie d’avoir de l’espace pour exprimer ces qualités. A Casa Sports, j’ai été formé comme attaquant, mais il m’arrivait parfois de jouer en 9 et demi ou alors d’être excentré. Au bled, on me surnomme Didier Drogba (Aliou est né à Ziguinchor, au sud du Sénégal). Car j’essayais de jouer et de marquer des buts comme lui. Je regardais aussi ses vidéos. C’est un exemple pour moi. Comme peut aussi l’être Sadio Mané par rapport à tout ce qu’il accomplit.

« Je peux devenir encore plus « tueur » face au but »

Avez-vous d’autres inspirations ?
Je suis passionné par le foot. Je m’inspire des autres joueurs en regardant beaucoup de matchs de différents championnats. J’observe ce que font les attaquants, dans les appels ou encore dans leurs comportements face au but, surtout dans le dernier geste. Cela me donne des idées.

Vous avez en tous les cas votre propre célébration pour fêter vos buts.
Ce n’est pas grand-chose. Je dis simplement que « c’est l’heure », en montrant mon poignet, comme s’il y avait une montre. C’est pour dire que c’est maintenant que je marque !

Lorsque l’on voit que vous avez marqué six buts du pied droit mais aussi quatre du gauche, on se demande quel est votre meilleur pied…
Je suis droitier ! Même si je suis à l’aise avec les deux pieds. J’ai toujours eu une bonne frappe des deux pieds depuis mes débuts au Sénégal. C’est souvent que l’on me demande si je suis droitier ou gaucher.

Dans quels domaines estimez-vous pouvoir encore progresser ?
Je peux devenir encore plus « tueur » face au but. Même si je ne me fixe pas d’objectif d’un nombre de buts à atteindre, ce que je veux c’est faire trembler les filets. Cela passe par le travail et la répétition à l’entraînement pour prendre de la confiance et rencontrer la réussite. C’est ce que l’on fait au quotidien notamment avec le coach adjoint (Francis de Percin).

« Avec Tolu ? On s’entend très bien ! »

Comment cela se passe-t-il avec Tolu Arokodare (1,97m) qui découvre aussi la Ligue 2 BKT et forme avec vous un duo d’attaque très puissant ?
On s’entend très bien ! On essaye d’être complémentaire l’un et l’autre, de ne pas faire la même chose en même temps sur le terrain. Il peut décrocher et moi rester au contact des défenseurs ou inversement. Avec notre taille et notre force, on peut faire mal. On verra combien de buts on aura marqué à la fin de la saison. C’est un atout de jouer avec deux grands devant : cela facilite notre tâche et surtout complique celle des défenseurs pour le marquage.

Les autres équipes de Ligue 2 BKT en ont fait l’expérience avec vos 11 buts personnels inscrits. Désormais, vous sentez-vous davantage attendu avant les matchs ?
Quand tu mets des buts, c’est normal ! Il faut s’attendre à être plus surveillé par les défenseurs. J’en suis bien conscient. A moi d’être prêt à relever ce défi. Car en Ligue 2, tous les défenseurs sont coriaces.

Cette bonne période pourrait aussi vous rapprocher de la sélection nationale avec les Lions de la Téranga… Vous qui comptez des sélections en U20 et avez participé à la CAN et à la Coupe du Monde dans cette catégorie.
Si je dois jouer un jour en sélection, ça se fera. Pour le moment, il y a des bons joueurs qui font de très belles choses. De mon côté, je travaille pour avoir ma chance. Mais évidemment, comme tous les joueurs, je pense que ça serait un aboutissement de jouer avec ma sélection.

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